TRAITEMENTS BIO≠TRAITEMENTS CONVENTIONNELS

Le terme agriculture biologique est souvent utilisé à mauvais escient. On confond souvent le mode de production « sans traitements » avec le mode de production biologique. Faisons le point sur les différents modes de production.

Le mode de production sans traitement

Il s’agit du mode de production utilisé par la majorité des arboriculteurs familiaux qui consiste à produire sans utiliser ou très peu de produits phytopharmaceutiques.
Ce mode de production convient particulièrement à certaines formes et variétés anciennes et naturellement résistantes (types quetsches d’Alsace, pommes Rambourg, Ontario…).
La forme de l’arbre a également son importance, l’arbre haute-tige sera toujours moins sensible car son feuillage est plus éloigné du sol et de l’humidité, principal vecteur de maladies.

Le mode de production biologique

Il répond au cahier des charges de l’agriculture Biologique. Celui-ci est délivré par l’ITAB (Institut Technique de l’Agriculture Biologique) : http://itab.asso.fr/
C’est un mode de production professionnel et qui est contrôlé annuellement par des organismes certificateurs du type Ecocert (cabinets de contrôle indépendants).
La bio autorise seulement les produits dont la matière active n’est pas d’origine de synthèse. Ce sont des produits naturels issus de distillation (Spinosad : fermentation de la canne à sucre) ; issus du sol (cuivre, soufre), issu du latex (pour une protection mécanique pour immobiliser les insectes).
Les herbicides ne sont pas autorisés en agriculture biologique.
9,5 % de la surface agricole utile (SAU) française est cultivée en BIO : cela équivaut à 2,3 millions d’hectares. (https://agriculture.gouv.fr/infographie-lagriculture-biologique).

Il existe 3052 homologations de produits phytopharmaceutiques autorisés en agriculture biologique.http://itab.asso.fr/activites/guide-intrants.php
Il est donc important de bien différencier le mode de production biologique et le mode de production sans traitements.
On se rend compte également qu’actuellement certains produits autorisés en BIO sont néfastes pour les sols, les eaux ou pour les insectes utiles ou certains animaux.
La mode de production en agriculture biologique entraîne plus de travail pour l’exploitant (main d’œuvre), notamment pour la gestion des advantices (plus communément appelées « mauvaises herbes ») et généralement un rendement moindre, d’où une valeur plus élevée du produit fini.

Le mode de production conventionnel dit « raisonné »

C’est le mode de production classique qui couvre 90,5 % de la surface agricole utile. Ce mode de production autorise les produits dont l’origine est de synthèse et les autres (on utilise aussi les produits BIO en conventionnel) ainsi que les herbicides.
Ce mode de production est contrôlé par le SRAL (Service régional de l’alimentation) et répond à un cahier des charges lui aussi très précis.
La liste des produits utilisables est disponible sur le site Ephy Anses :https://ephy.anses.fr/lexique/ppp/a  
Il permet un rendement plus élevé et donc des coûts plus bas.
L’utilisation massive de produits phytopharmaceutiques a entraîné des résidus dans les eaux souterraines et les sols ainsi qu’une prise de conscience du monde agricole de la nécessité de changer et d’avoir une production résiliente.
Les nouvelles technologies ont permis de développer des outils d’aide à la décision : par exemple : RIMPRO : logiciel qui utilise un algorithme qui permet de déclencher ou non une application de fongicide contre la tavelure).https://agrimeteo.eu/fr/RIMproArbo 

Les traitements en vergers professionnels, qu’ils soient bio ou conventionnel découlent toujours d’une intervention réfléchie et très encadrée. Les traitements font appel à de nombreuses compétences professionnelles (agriculteurs et techniciens). Le coût des traitements étant élevé (produits + temps passé + investissement en matériel), chaque application est réfléchie.